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La volonté de Marc Dugain

« La Volonté » de Marc Dugain : un hommage émouvant à la résilience paternelle

Marc Dugain, né en 1957 à Dakar, est un écrivain français reconnu pour ses œuvres qui explorent des thèmes historiques et politiques. Dans « La volonté », Dugain nous offre un récit biographique poignant, rendant hommage à son père, un homme dont la vie est marquée par la poliomyélite qu’il attrape enfant. Cependant cela ne l’empêchera pas de faire une carrière brillante en tant qu’ingénieur spécialisé en physique nucléaire et en chimie des sols.

Un récit personnel et émouvant

« La volonté est plus qu’un simple récit biographique. Ce livre a aussi pour thème la profondeur des relations père-fils, de l’émancipation mais aussi de la transmission. À travers l’histoire du père, Dugain aborde également des thèmes historiques et sociaux dont il est contemporain, tels que la décolonisation, la guerre froide et les bouleversements sociaux du XXe siècle.

La force de la volonté

Le livre rend hommage à la résilience et la détermination du père, montrant comment ces qualités peuvent surmonter les obstacles les plus difficiles et infuser dans le regard du fils, en y laissant un héritage profond. C’est aussi un témoignage sur la capacité humaine à transcender les épreuves..

Un auteur à suivre

Marc Dugain n’est pas un inconnu pour les amateurs de littérature. Ses œuvres, comme « la chambre des officiers » et « heureux comme Dieu en France », ont déjà captivé de nombreux lecteurs. « La volonté” s’inscrit dans cette lignée, offrant une écriture évocatrice et des phrases courtes mais puissantes.

Pourquoi lire « la volonté » ?

Si tu aimes les récits autobiographiques profonds et les auteurs qui savent manier les mots avec précision, « la volonté » est un livre à ne pas manquer. Il te plongera dans une histoire personnelle touchante tout en te faisant réfléchir sur des thèmes universels.

En conclusion, « la volonté » de Marc Dugain est un hommage émouvant à la résilience et à la détermination, un livre qui te laissera une empreinte durable. Si tu es une lectrice avide et que tu apprécies les auteurs qui écrivent bien, ce roman est fait pour toi.

Un petit extrait…

On est venu un matin lui annoncer que son mari avait disparu dans un naufrage en mer de Chine. Savait-elle seulement où était la Chine? Le village partage sa douleur, même si on sait

qu’elle a depuis longtemps un amant, un garçon de ferme discret et beau garçon qui se faufile entre les prés pour la rejoindre dans sa maison légèrement isolée. Elle prend du bon temps, et elle a raison. Est-ce que son mari se gêne, lui, pendant ses escales? Mais il est du devoir des femmes d’attendre sagement le retour d’hommes qui prétendent sacrifier leur vie pour elles, pour leur subsistance et celle de leurs enfants. C’est comme ça qu’est écrite la fable de la bien- séance. Pourtant certaines n’en ont que faire et y dérogent avec courage, malgré les suspicions et les quolibets qu’on leur accroche comme des guirlandes.

La mort de son mari, elle se l’était certaine- ment imaginée bien des fois, mais pas avec une telle réalité. Elle l’a trompé sans jamais souhaiter le perdre. Au contraire, elle aurait voulu l’avoir près d’elle chaque jour. Mais elle est née au mauvais endroit, dans ces contrées que seuls les hommes quittent, par nécessité. La culpabilité d’avoir trompé le défunt la ronge. Elle renvoie son amant, l’ignore comme s’il n’avait jamais existé. Elle organise un enterrement blanc. Une stèle sans trou, une croix, une photo sous verre. Puis elle tombe dans une sorte de mystique du disparu, alimentée par les reproches qu’elle se fait. On la voit retourner à l’église qu’elle avait désertée, elle reprend le chemin de l’abnégation, comme tant d’autres autour d’elle, que leur compagnon soit mort ou vif. La communauté se montre circonspecte quant à la morale retrouvée de la jeune femme, mais elle n’en a que faire. Elle déambule sur les hauteurs de la grande plage, sa coiffe à la main, cherchant la gifle d’un vent glacial. Certains jugent qu’elle est sur la pente de la folie, ce qui n’est pas rare dans la famille.

Après quelques semaines de ce deuil, une nouvelle vient fracasser cet être fragile. Il est là. Descendu d’une charrette au lieu-dit Le Halte-Là, un peu plus haut que le village. Le mort-vivant est tout à la joie d’avoir survécu quatre jours accroché à des débris de son bateau. Il retrouve sa femme dans leur maison, prostrée auprès de la cheminée, les yeux anormalement ouverts. Elle ne parvient pas à croire que c’est lui, rescapé d’un naufrage à l’autre bout du monde.

Marc DUGAIN – La volonté
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